Innovation de rupture, c’est quoi ?

Yumana vous donne les clés pour comprendre ce qu’est une innovation de rupture et mesurer les effets qu’elle peut produire.

Innovation de rupture : Enjeux et défis pour l’entreprise

Qu’est-ce que l’innovation de rupture ?

Une innovation de rupture c’est une nouveauté importante qui modifie un produit ou un service en profondeur et qui transforme un marché existant en créant une valeur nouvelle. L’innovation de rupture consiste ainsi à développer un produit ou un service susceptible de créer un nouveau marché, de générer une nouvelle demande. 

Innovation de rupture

A partir de quand peut-on parler d’innovation de rupture ?

Une idée est disruptive quand on peut dire d’elle que c’est une idée que personne n’attendait, que personne n’avait vu venir et qui peut potentiellement changer la donne et ouvrir de nouveaux territoires.  

Une innovation qui, si elle est mise en œuvre, bouleverse le fonctionnement de tout un secteur d’activité et les pratiques qui s’y rapportent, doit être considérée comme une innovation de rupture. 

Autrement dit, si elle permet aux clients existants d’accéder à un produit ou à une offre de service qui n’était pas proposé par l’entreprise jusque-là, alors son caractère disruptif est clairement établi. 

Ainsi, l’innovation de rupture se traduit par la création de nouvelles catégories de produits ou de services qui n’existaient pas, mais également par la création d’une nouvelle valeur pour l’entreprise et pour ses clients.  

Cette ouverture vers des marchés nouveaux et étendus s’accompagne souvent d’une remise en question du modèle établi pouvant aller jusqu’à la destruction de celui-ci.  

L’innovation de rupture : moteur de destruction créatrice en interne

L’innovation de rupture engendre de nouvelles opportunités de croissance pour les entreprises. En effet, son adoption implique souvent de définir une nouvelle organisation et de nouveaux modes de fonctionnement. Les technologies et savoir-faire nécessaires conduisent naturellement à intégrer de nouveaux métiers au sein de l’organisation. Parfois c’est le modèle économique de l’entreprise qui est redéfini du fait de l’adoption d’une innovation de rupture. 

Cette nouvelle mise en œuvre contribue forcément à faire disparaître le marché tel qu’il existait jusque-là. Cela constitue une forme de destruction du modèle préexistant au profit d’un nouveau modèle, offrant à l’entreprise un potentiel supérieur et une meilleure adaptation au changement. 

L’innovation de rupture conduit donc l’entreprise à se questionner de manière récurrente quant à la pertinence de son modèle. La combinaison des effets destructeurs et créateurs de l’innovation de rupture met un coup de projecteur sur la puissance des dynamiques de changement devenues nécessaires dans les entreprises.  

En déstabilisant les équilibres acquis pour générer des mutations avantageuses du système compétitif de l’entreprise, l’innovation de rupture participe activement à la sélection Darwinienne qui opère à tous les niveaux de l’organisation. 

Faut-il avoir peur de l’innovation de rupture ?

La question n’est pas tant de savoir s’il faut avoir peur d’une innovation de rupture mais bien des conséquences possibles pour l’entreprise si elle refuse de la considérer.  

Naturellement, une entreprise met en œuvre un ensemble de dispositifs et de ressources afin de lui fournir la plus grande stabilité possible pour adresser son marché tout en maximisant sa performance. Ainsi, le statu-quo est la norme tant que la croissance est au rendez-vous et qu’il n’existe pas d’acteurs dangereux sur le marché. 

Donc lorsque tout va bien, inutile de s’intéresser aux innovations de rupture puisqu’elles risquent de compromettre cette solide stabilité. 

Pourtant, c’est justement à cet instant précis que l’innovation de rupture doit être étudiée, non pas pour disrupter son organisation mais pour anticiper le moment où il sera nécessaire de le faire.  

C’est d’ailleurs la raison principale qui pousse les entreprises à mettre en œuvre des programmes d’intrapreneuriat ou des dispositifs de collaboration avec des écosystèmes externes (open innovation), non pas pour développer aujourd’hui des concepts en rupture mais bien pour se doter d’une capacité à le faire quand cela sera nécessaire, comme un sportif se prépare pour une épreuve à venir. 

Dans une situation compliquée ou lorsque de nouveaux concurrents vous taillent des croupières, l’innovation de rupture peut vous permettre de « s’en sortir » et de se réengager sur la voie de la croissance à long terme. Encore faut-il s’être entrainé quand tout allait bien pour anticiper les différents futurs possibles. 

L’erreur à ne pas reproduire : celle de BlackBerry et Nokia

Pionnier du téléphone connecté, BlackBerry a régné en maître pendant plusieurs années sur le marché des télécommunications. Le parallèle avec Kodak est assez flagrant : refusant de voir le potentiel des écrans tactiles et disposant d’une base d’utilisateurs professionnels solide, la société canadienne s’est entêtée.

C’est finalement en 2016 qu’elle a annoncé cesser de produire des terminaux physiques pour se concentrer sur le développement logiciel et la cybersécurité. Une histoire assez proche d’une autre ancienne gloire avec Nokia. Là aussi, le Finlandais a tout écrasé sur son passage avant de se faire brutalement rattraper par Apple dès 2007.

En 2013, l’ex-leader mondial se sépare de son activité dans la téléphonie, en la vendant à Microsoft, qui s’en débarrasse en mai 2016. Depuis, Nokia s’est recentré sur les équipements de réseau et les solutions de santé. Si BlackBerry et Nokia bougent encore, ils sont passés en quelques années de dominants absolus dans la chaîne alimentaire technologique à celui de simple proie regardée avec une pointe de dédain et de nostalgie.

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Ofer Attali

CTO de Yumana

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