L’innovation ouverte et l’innovation fermée sont deux approches distinctes pour le développement de nouveaux produits, services ou idées. L’une valorise la collaboration et l’ouverture aux idées externes, tandis que l’autre privilégie la confidentialité et le contrôle des idées au sein de l’entreprise.
L’innovation ouverte : une démarche collaborative et flexible
L’innovation ouverte, ou open innovation, est une approche qui invite les entreprises à élargir leurs horizons en collaborant avec des partenaires externes. Startups, universités, ou consommateurs : tous peuvent contribuer à enrichir le processus d’innovation.
Cette démarche repose sur un principe simple : partager les connaissances pour mieux innover.
Les avantages de l’innovation ouverte sont nombreux :
- Une diversité de perspectives : en s’ouvrant à des contributions extérieures, les entreprises accèdent à des idées nouvelles et variées ;
- Une réduction des coûts et du temps : collaborer avec des experts externes permet d’économiser sur la recherche et développement (R&D) tout en accélérant le lancement des innovations ;
- Des partenariats stratégiques : l’open innovation favorise la création de réseaux avec des partenaires clés, renforçant ainsi l’écosystème de l’entreprise ;
- Une meilleure adaptation au marché : les collaborations avec les utilisateurs finaux ou les clients permettent d’obtenir un produit qui correspond davantage aux besoins réels.
Adopter l’innovation ouverte peut cependant demander quelques ajustements organisationnels.
Pour commencer, travailler avec des partenaires externes demande une bonne organisation, car il faut s’assurer que chacun contribue de manière cohérente au projet.
Il est également essentiel de clarifier les règles liées à la propriété intellectuelle, afin que chaque partenaire puisse protéger et valoriser ses apports en toute transparence.
Les plateformes d’open innovation offrent une structure idéale pour connecter rapidement les entreprises avec des talents externes, permettant ainsi d’enrichir le processus de développement tout en réduisant les coûts.
L’innovation fermée : maîtrise et confidentialité au service de l’innovation
L’innovation fermée est une approche plus traditionnelle, où l’ensemble du processus d’innovation se déroule en interne. Les entreprises vont alors s’appuyer exclusivement sur leurs propres ressources, équipes et infrastructures pour développer de nouvelles idées, produits ou services.
Bon à savoir : Apple est un bon exemple de ce modèle, avec son strict secret entourant les développements internes. Cette stratégie lui permet de créer une anticipation forte autour de ses produits tout en contrôlant chaque détail jusqu’au lancement ! |
L’un des principaux atouts de cette approche est la protection des idées et des technologies, particulièrement cruciales dans des secteurs où la propriété intellectuelle représente un avantage concurrentiel majeur.
Cependant, l’innovation fermée repose uniquement sur les capacités internes de l’entreprise, ce qui peut limiter la diversité des idées et allonger les délais de développement. De plus, cette approche nécessite souvent des investissements importants en R&D, accessibles principalement aux entreprises dotées de ressources significatives.
Quel modèle choisir entre l’innovation ouverte ou fermée ?
Analyse des besoins de l’entreprise
Le choix entre innovation ouverte et innovation fermée dépend en grande partie du secteur d’activité de l’entreprise.
En effet, dans des industries où la protection des secrets industriels est essentielle, comme l’aérospatial ou la pharmacie, l’innovation fermée est souvent privilégiée. La raison est simple : cette approche permet de garder un contrôle total sur les processus de création et de limiter les risques liés à la divulgation d’informations sensibles.
En revanche, dans des secteurs plus dynamiques, comme la technologie ou la mode, où la rapidité d’innovation et la diversité des idées sont cruciales, l’innovation ouverte peut être un atout majeur.
La taille de l’entreprise est également un critère déterminant. Les grandes entreprises, disposant de ressources R&D conséquentes, peuvent plus facilement se permettre d’opter pour une innovation fermée, en contrôlant totalement le processus en interne.
À l’inverse, les petites et moyennes entreprises, avec des moyens plus limités, peuvent trouver dans l’innovation ouverte un moyen de compenser ce manque de ressources. Elles peuvent ainsi collaborer avec des partenaires externes pour accélérer leur développement sans avoir à investir massivement.
Pour les entreprises souhaitant maximiser leur potentiel interne tout en protégeant leurs innovations stratégiques, l’intrapreneuriat peut être un levier puissant, puisqu’il permet de stimuler la créativité des collaborateurs tout en conservant les projets clés en interne.
Objectifs d’innovation
Les objectifs d’innovation de l’entreprise influencent également le choix du modèle.
Pour commencer, si la vitesse d’innovation est une priorité, l’innovation ouverte permet de bénéficier de la diversité des idées et de réduire les délais de développement.
La protection de la propriété intellectuelle est un autre facteur clé. Lorsque la préservation des innovations uniques est cruciale pour la stratégie de l’entreprise, l’innovation fermée est souvent le modèle privilégié.
Enfin, une entreprise doit se poser la question de son niveau de collaboration avec des partenaires externes. Si l’objectif est de renforcer des partenariats stratégiques pour innover collectivement, l’innovation ouverte s’impose comme une option évidente.
Exemples d’adaptabilité selon les situations
Le choix entre les deux modèles peut varier en fonction des situations et des secteurs. Voici des exemples :
- Quand privilégier l’innovation ouverte ?
- Dans des secteurs dynamiques et compétitifs tels que la technologie, le retail, ou l’énergie renouvelable, où la rapidité et l’adaptabilité sont cruciales ;
- Des entreprises comme Google et Tesla collaborent avec des startups pour accélérer leur développement et rester à la pointe de l’innovation.
Les plateformes d’innovation collaborative sont particulièrement utiles dans ces secteurs, car elles permettent de connecter rapidement l’entreprise avec des talents internes ou externes, accélérant ainsi le processus d’innovation !
- Quand privilégier l’innovation fermée ?
- Dans des secteurs où la protection des innovations est un enjeu majeur, comme l’aérospatial, la pharmacie, ou certaines branches de la fintech ;
- Des entreprises comme Lockheed Martin et Pfizer choisissent de garder leur processus d’innovation en interne pour protéger leur avantage concurrentiel.
Les approches hybrides : combiner innovation ouverte et fermée
Le modèle hybride consiste à combiner les avantages des approches ouvertes et fermées en adoptant une stratégie flexible. Dans ce modèle, l’entreprise utilise l’innovation ouverte pour certaines parties du processus, notamment pour exploiter des idées extérieures, tout en conservant un contrôle total sur d’autres aspects, particulièrement ceux jugés stratégiques. Cette approche permet de tirer parti des meilleures opportunités offertes par les deux modèles tout en minimisant les risques.
L’approche hybride offre ainsi une flexibilité importante, car elle permet à l’entreprise de s’adapter à différents types de projets et besoins. Elle permet aussi une diversification des sources d’innovation, en tirant parti à la fois de l’intelligence collective externe et des capacités internes. Enfin, en combinant innovation ouverte et fermée, les entreprises peuvent mieux gérer les risques : elles limitent l’exposition de leurs projets stratégiques tout en profitant des avantages d’une collaboration externe pour des projets moins sensibles.
Pour aller plus loin sur l’innovation ouverte et l’innovation fermée
- « Une analyse critique des fondements de l’innovation ouverte », Revue française de gestion, 2011/1 n° 210, pages 87 à 98, par Thierry Isckia et Denis Lescop.
- « Innovation collaborative et innovation ouverte : caractéristiques de leur mise en œuvre », Camille Aouinait, janvier 2021.
- « Étude des déterminants à la collaboration entre les firmes dans les modèles d’innovation ouverte », Karyne Bessette, août 2015.
- « Que faire du modèle de l’innovation ouverte ? », Revue française de gestion, 2011/1 n° 210, pages 69 à 85, par Thomas Loilier et Albéric Tellier.
CEO & Co-Founder Yumana