Le design thinking est une approche créative de résolution de problèmes qui place l’utilisateur au cœur du processus. Particulièrement appréciée dans les contextes d’innovation, elle permet de s’assurer que les solutions développées sont pertinentes, utiles et désirées par les utilisateurs.
Le design thinking expliqué simplement
Le design thinking est une méthodologie de résolution de problèmes qui met l’accent sur l’empathie et l’innovation centrée sur l’utilisateur.
Le design thinking trouve ses origines dans les années 1960, lorsqu’il a été développé par des pionniers comme Herbert Simon, puis popularisé par des entreprises telles qu’IDEO et la d.school de Stanford.
L’idée principale ? Concevoir des solutions qui répondent réellement aux besoins et attentes des utilisateurs, plutôt qu’une solution préconçue.
Au cœur du design thinking, il y a trois principes fondamentaux :
- L’empathie : plutôt que de supposer ce dont les gens ont besoin, cette approche privilégie l’observation directe, les interviews et l’immersion dans le contexte des utilisateurs. Cela permet d’obtenir des insights précieux et de mieux cerner leurs motivations, leurs frustrations et leurs comportements ;
- La collaboration multidisciplinaire : en réunissant des personnes aux compétences variées (designers, ingénieurs, marketeurs, etc.), cette méthode encourage une approche collective de la résolution de problèmes, dans laquelle chaque membre de l’équipe apporte sa propre expertise ;
- L’expérimentation : au lieu d’attendre la solution parfaite, on crée des prototypes simples et on les teste rapidement auprès des utilisateurs. Cela permet d’apprendre de chaque itération et d’ajuster les solutions en fonction des retours réels, ce qui réduit les risques d’échec.
La méthodologie du design thinking : quelles sont les étapes clés ?
Le design thinking se déploie à travers un processus structuré en plusieurs étapes qui permettent de passer d’un problème vague à une solution concrète, innovante et centrée sur l’humain. Voici un aperçu des principales étapes du design thinking.
Étape 1 : l’empathie pour comprendre les utilisateurs
La première étape du design thinking consiste à bien comprendre les utilisateurs et leur environnement. Il s’agit de s’éloigner de notre point de vue habituel pour rencontrer directement les personnes concernées, observer leurs comportements, les écouter attentivement et s’immerger dans leur quotidien. L’objectif est de saisir leurs besoins, leurs motivations et leurs défis.
Les outils utilisés à ce stade incluent les interviews, les sondages, les observations sur le terrain et la création de cartes d’empathie. Cette phase est cruciale, car elle permet de ne pas partir d’une idée préconçue, mais de baser le développement de solutions sur des insights réels et pertinents.
Étape 2 : définir et cadrer le problème
Une fois que l’on a recueilli suffisamment d’informations sur les utilisateurs, il est temps de définir clairement le problème à résoudre. L’objectif ici est de synthétiser les données collectées et d’en extraire les points essentiels qui guideront la recherche de solutions.
Cette étape consiste à reformuler le problème sous une forme claire et précise, souvent sous la forme d’une question qui résume les besoins et les attentes des utilisateurs. Il s’agit de bien comprendre ce que l’on cherche à résoudre avant de passer à la recherche de solutions.
Étape 3 : l’idéation pour générer des idées créatives
C’est ici que la créativité entre en jeu. Lors de l’idéation, l’équipe se réunit pour générer le plus grand nombre d’idées possibles. L’objectif est d’explorer toutes les pistes, même les plus audacieuses, sans se limiter à des solutions conventionnelles.
Des techniques comme le brainstorming, le mind mapping ou encore les jeux de rôle permettent de sortir des sentiers battus. Il s’agit d’encourager la pensée divergente, où toutes les idées sont valables, avant de les trier et de commencer à réfléchir aux plus pertinentes pour répondre aux besoins définis.
Étape 4 : le prototypage pour passer à l’action
Une fois les idées les plus prometteuses sélectionnées, il est temps de les concrétiser sous forme de prototypes. Le prototypage permet de transformer des concepts abstraits en objets tangibles, même s’ils sont encore rudimentaires.
L’objectif ici n’est pas de créer une version finale parfaite, mais d’expérimenter rapidement des solutions. Les prototypes peuvent prendre diverses formes : maquettes, sketches, simulations ou maquettes interactives. Ce processus aide à visualiser les idées et à détecter rapidement les points faibles, avant de les affiner.
Étape 5 : la phrase de test pour affiner les solutions
La dernière étape du design thinking consiste à tester les prototypes créés auprès des utilisateurs. Cela permet de recueillir des retours directs sur la pertinence des solutions et d’apporter les ajustements nécessaires.
Les tests permettent de valider ou d’invalider les hypothèses de départ, mais aussi de repérer des aspects inattendus du problème ou de la solution. Cette phase est un véritable processus d’itération, où les prototypes sont modifiés en fonction des retours jusqu’à ce qu’une solution optimale émerge.
Des exemples concrets de design thinking en action
Le design thinking n’est pas seulement une théorie ; c’est une méthode qui transforme la manière dont les entreprises et les startups résolvent des problèmes réels et créent des solutions innovantes. Voici quelques exemples marquants où cette approche a fait ses preuves.
Apple : réinventer l’expérience utilisateur
Apple est un exemple emblématique de l’application du design thinking, notamment dans la conception de ses produits phares comme l’iPhone. L’entreprise a toujours mis l’accent sur l’expérience utilisateur, cherchant à comprendre profondément les besoins de ses utilisateurs pour créer des produits à la fois intuitifs et innovants. Dans le cadre du développement de l’iPhone, Apple a utilisé le design thinking pour repenser l’interface tactile, passant d’un clavier physique à un écran entièrement tactile, ce qui a bouleversé l’industrie du smartphone.
Les étapes d’empathie et de prototypage ont été cruciales : l’entreprise a testé plusieurs prototypes auprès des utilisateurs, affinant les fonctionnalités et l’interface jusqu’à obtenir une solution qui réponde parfaitement aux attentes des consommateurs, tout en étant simple et agréable à utiliser.
Airbnb : créer une expérience plus humaine
Airbnb a utilisé le design thinking pour résoudre un problème majeur : comment rendre l’expérience de location en ligne plus fiable et humaine ? À ses débuts, la plateforme avait du mal à convaincre les utilisateurs de la qualité des logements proposés. L’équipe a donc adopté une approche centrée sur l’utilisateur pour comprendre leurs préoccupations.
En se basant sur les retours des utilisateurs, Airbnb a repensé son processus, en améliorant la communication entre les hôtes et les voyageurs, en ajoutant des photos de meilleure qualité et en optimisant les profils des hôtes. Le design thinking a permis à Airbnb de créer une expérience plus transparente et plus rassurante, renforçant ainsi la confiance des utilisateurs et contribuant à l’essor de la plateforme.
GE Healthcare : innover pour les soignants
GE Healthcare a appliqué le design thinking pour améliorer la conception de ses équipements médicaux, en particulier les appareils d’imagerie. L’entreprise a utilisé la méthodologie pour mieux comprendre les besoins des médecins et des infirmières qui utilisent ces machines au quotidien.
En observant et en interrogeant les professionnels de santé, GE a découvert des points de friction dans l’utilisation des machines, comme des interfaces compliquées et des temps d’attente longs pour obtenir les résultats. Grâce à l’approche itérative du design thinking, l’entreprise a conçu de nouveaux prototypes d’équipements plus intuitifs et plus rapides, permettant aux soignants de gagner en efficacité et aux patients de bénéficier d’une prise en charge améliorée.
Nike : repousser les limites du confort
Nike a également utilisé le design thinking pour repenser ses produits, notamment dans la création de chaussures de sport plus performantes et confortables. L’entreprise a mené des recherches approfondies auprès des athlètes pour comprendre leurs besoins spécifiques et les défis rencontrés lors de l’utilisation de leurs produits.
En s’appuyant sur les retours des utilisateurs, Nike a conçu des modèles de chaussures qui répondaient mieux aux exigences de performance tout en maximisant le confort. Cette démarche a permis à Nike de renforcer sa position sur le marché en offrant des produits non seulement innovants, mais aussi parfaitement adaptés aux besoins de ses clients.
Quels sont les atouts et les limites du design thinking ?
Le design thinking est devenu une méthode incontournable pour les entreprises cherchant à innover et à développer des solutions centrées sur les utilisateurs. Cependant, comme toute méthodologie, elle présente à la fois des avantages indéniables et certaines limites.
Les atouts du design thinking
L’un des principaux avantages du design thinking est sa capacité à placer l’utilisateur au cœur du processus. En s’appuyant sur des recherches et des observations concrètes, cette méthodologie permet de développer des solutions qui répondent réellement aux besoins et attentes des utilisateurs.
De plus, le design thinking encourage une pensée divergente, où toutes les idées sont considérées, même les plus audacieuses. Cela ouvre la voie à une créativité débordante et à des solutions innovantes qui n’auraient peut-être pas émergé dans un cadre plus traditionnel. L’étape d’idéation, en particulier, permet de générer un grand nombre d’idées sans restriction, favorisant ainsi l’innovation.
Le design thinking encourage également l’intrapreneuriat en permettant aux équipes de prendre des initiatives créatives pour résoudre des problèmes. Pour les entreprises qui souhaitent accompagner cette dynamique, une plateforme d’intrapreneuriat peut offrir un environnement propice à l’innovation collaborative et à la mise en œuvre rapide de solutions.
Le processus itératif du design thinking permet de tester rapidement des prototypes et de les ajuster en fonction des retours des utilisateurs. Cette approche évite de passer des mois à travailler sur une idée sans savoir si elle répond aux besoins réels.
Pour finir, le design thinking privilégie la collaboration entre différentes disciplines, ce qui enrichit les solutions en intégrant des perspectives diverses. Cette méthode favorise également un travail d’équipe harmonieux et multidimensionnel, ce qui peut améliorer l’efficacité et la cohésion au sein des organisations.
Les limites du design thinking
Bien que le design thinking soit une approche rapide dans ses phases de prototypage et de test, il nécessite un investissement considérable en temps, en ressources humaines et en coûts pour réaliser les recherches, mener des tests et itérer. Pour certaines entreprises, notamment les plus petites ou celles ayant des contraintes de ressources, ce processus peut être difficile à mettre en œuvre de manière efficace.
En outre, bien que le design thinking favorise l’innovation, les résultats obtenus ne sont pas toujours faciles à quantifier. Parfois, les solutions créées par cette méthodologie sont plus subjectives et peuvent être difficiles à mesurer en termes de rentabilité ou d’efficacité immédiate. Dans certains cas, cela peut rendre le retour sur investissement moins évident, ce qui peut décourager certains décideurs.
Enfin, bien que le design thinking soit un excellent moyen de stimuler l’innovation, il peut parfois être difficile à intégrer pleinement dans des processus plus traditionnels ou rigides au sein d’une organisation. Certaines entreprises peuvent avoir du mal à adopter cette approche de manière fluide, surtout si elles sont habituées à des méthodes plus classiques ou linéaires.
Pour aller plus loin sur le design thinking :
- “Design thinking : le design en tant que management de projet”, Entreprendre & Innover 2016/1 n° 28, 2016, Par Jean-Patrick Péché, Fabien Mieyeville et Renaud Gaultier, Pages 83 à 94.
- “Le design thinking : l’utilisateur au cœur de l’innovation”, I2D – Information, données & documents 2017/1 Volume 54, 2017, Par Nicolas Beudon, Pages 28 à 29.
- “Mener un projet avec le design thinking”, 2D – Information, données & documents 2017/1 Volume 54, 2017, Par Nicolas Beudon, Pages 36 à 38.
CEO & Co-Founder Yumana